Les arrondissements de Lyon
Ils sont au nombre de 9. Pour se repérer au niveau topographique, nous ne vous dirons pas : « rien n’est plus simple… ». Néanmoins, à Lyon, ce « repérage dans l’espace » est facilité à par une situation exceptionnelle puisqu’elle est la seule ville française et une des seules au monde à être traversée par deux fleuves qui « confluent » sur son territoire…
Ainsi, nous allons trouver du nord au sud :
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Sur la rive gauche du Rhône : le 6ème, le 3ème, le 7ème et plus à l’Est, le 8ème
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Sur la « presqu’île » c’est-à-dire entre Rhône et Saône (donc rive droite du Rhône et gauche de la Saône) : le 4ème, le 1er et le 2ème
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Et enfin, sur la rive droite de la Saône, le 9ème et le 5ème.
« Imagine » comme le proposait John LENNON…imaginons que nous puissions, d’un hélicoptère par exemple, « scanner » l’évolution de la physionomie des quartiers de Lyon, en partant de la rive gauche du Rhône pour finir sur la rive droite de la Saône sur les 20 dernières années. Que verrions-nous ?
Le 8ème arrondissement, le plus « oriental »
Avant 2010, il marque l’entrée Est de Lyon par l’A43 via un autopont à hauteur des Nouvelles Galeries, bordé de part et d’autre par le quartier d’habitat social de Mermoz, puis par les ténements des usines Paris-Rhône, Lenzbourg et Berliet. En s’écartant vers la droite en direction du nord, on trouve les hôpitaux Est de Lyon (Neuro-Cardio, Vinatier, Desgenettes et Grange Blanche), puis en remontant vers l’ouest, le très prisé quartier Monplaisir, bastion du cinéma autour de l’avenue des Frères lumières, et enfin, la Manufacture des Tabacs en bordure de la voie ferrée qui mène à la gare de la Part-dieu.
Aujourd’hui, il ne subsiste quasiment aucune trace de ce passé industriel. L’autopont a été détruit et remplacé par une voie d’accès paysagée à hauteur de chaussée, les anciens ténements industriels ainsi qu’une partie des HLM de Mermoz ont laissé place à de nombreux petits immeubles d’habitation, la plupart sous loi de défiscalisation ; le pôle hospitalier Est a été renforcé avec la construction de l’Hôpital mère-Enfant, et la Manufacture des Tabacs, en bordure de Lyon 7 et 3, fait désormais partie intégrante de l’université Lyon III.
Cette « refonte » urbaine s’est accompagnée d’une plus grande mixité sociale, attirant davantage de familles et de jeunes des classes moyennes.
Le 8ème arrondissement est desservi par la ligne D du métro et 3 lignes de tram : 2, 5 et 6.
Le 7ème arrondissement : un mix entre bâti ancien et récent avec des activités économiques principalement concentrées au sud de l’arrondissement
Si nous prolongeons notre périple aérien vers l’Ouest, nous arrivons dans le 7ème arrondissement marqué sur les 20 dernières années par la restructuration, toujours en cours, de l’espace urbain situé entre la gare Jean Macé, devenu nœud de communication multimodal, et Gerland dont le paysage urbain est empreint des réalisations de l’architecte lyonnais Tony Garnier (Stade de Gerland et « la Halle », jadis abattoir et désormais salle de spectacle).
Cet arrondissement dont le tissu urbain ancien a connu peu d’évolutions entre l’avenue Berthelot et le cours Gambetta (avec, en son sein, le très cosmopolite quartier de la Guillotière autour de la place du Pont), a, tout comme le 8ème arrondissement fait l’objet d’une restructuration majeure au sud avec : la construction d’immeubles d’habitat collectif (dont certains sont aux dernières normes environnementales) sur d’anciens ténements industriels (ex : sur la ZAC dite « du bon lait »), la création d’un pôle « santé » autour de l’historique entreprise MERIEUX, l’implantation du pôle régional de FRAMATOME, la présence d’entreprises du transport fluvial et du recyclage de déchets sur le Port Edouard Herriot et celles d’écoles dont l’ENS, la cité scolaire internationale….
L’aménagement Paysager des quais de la rive gauche du Rhône jusqu’au parc de Gerland et la construction de la passerelle Raymond Barre qui le relie désormais au quartier de Confluences renforcent l’attractivité de cet arrondissement. En témoignent les nombreux de lieux de convivialité « branchés » qui se créent au sein de ce nouvel environnement : les péniches-Bars resto bien sûr le long du Rhône, la « Commune », etc.
Cette évolution ainsi que sa bonne desserte en TCL et sa proximité avec le centre historique de Lyon (puisque face au sud de la Presqu’île) en fait un des quartiers les plus recherchés de Lyon avec son corollaire : une forte tension sur le marché immobilier.
Le 3ème arrondissement : quartier « d’affaires » de Lyon ?
Il s’organise principalement autour de la Part-Dieu et son fameux « crayon » , avec un pôle de transport multimodal d’envergure nationale (gare ferroviaire et routière) et tertiaire (avec le centre commercial). Ce secteur est en travaux depuis deux ans pour adapter cet espace créé il y a 50 ans à l’évolution des usages et des besoins.
Les principaux réaménagements du quartier sur les 20 dernières années ont eu lieu à proximité de ce centre névralgique, le long du Boulevard Vivier Merle et de la rue de la Villette jusqu’au fort Montluc, faisant de cet ensemble urbain une sorte de quartier de la Défense à la lyonnaise…
Néanmoins, il reste encore sur cet arrondissement des secteurs plus confidentiels à l’instar de Montchat, quartier principalement résidentiel où se côtoient habitat collectif d’époques diverses, petits pavillons, et grandes maisons bourgeoises avec parc, ce qui lui confère parfois un air de « campagne à la ville »…
Si l’on remonte ensuite de la Part Dieu vers les quais du Rhône, et même si certains îlots ont connu une refonte (ex : construction du nouveau palais de justice de Lyon), nous restons sur un tissu urbain qui n’a pas connu de bouleversements majeurs sur les 20 dernières années, avec un habitat mixte, mais plus « haussmannien » autour de la Préfecture et des quais du Rhône.
Le 6ème arrondissement : quartier des Maréchaux et des Ambassades…
Pour en finir avec la rive gauche du Rhône, explorons le 6ème arrondissement de Lyon, situé entre la voie ferrée qui le sépare de Villeurbanne et le Rhône, un des plus « bourgeois », notamment autour du Parc de la Tête d’Or ; c’est le « Champs Elysées à la mode rhodanienne ».
Hormis la Cité internationale créée de toutes pièces autour du musée d’Art Contemporain il y a plus de 20 ans par l’architecte Renzo Piano, et dont le rouge brique contraste magnifiquement avec le vert des arbres du parc, nous restons sur un habitat majoritairement ancien (donc sans parking) de type haussmannien avec une vie commerçante essentiellement présente au sud du cours Vitton jusqu’à la place Maréchal Lyautey, face à l’Opéra.
C’est un quartier ciblé prioritairement par les cadres supérieurs, familles ou jeunes, amoureux du cachet qu’offre l’ ancien rénové et souhaitant bénéficier d’un environnement « sécurisé », tout en étant proches du cœur historique de Lyon.
La Presqu’île …elle comprend le plateau de la Croix-Rousse, c’est-à-dire le 4ème arrondissement, ses pentes (le 1er) et le 2ème qui va de l’Eglise Saint-Nizier jusqu’à la Confluence du Rhône et de la Saône.
La Croix-Rousse (plateau et pentes) est un des quartiers les plus recherchés de Lyon si ce n’est LE plus recherché… ; le plateau peut être comparé à un « village », tant par l’esprit que par son urbanisme, mélange d’immeubles anciens, habitat et lieu de travail des anciens soyeux lyonnais et leurs appartements aux poutres caractéristiques, d’immeubles plus récents des années 50 et 60 principalement côté Saône, et de maisons anciennes avec jardins qui nous feraient presque oublier que nous sommes dans la deuxième agglomération de France… Rajoutez à cela la grande rue de la Croix-Rousse jalonnée de petits commerces de toutes natures et les marchés quasi quotidiens du boulevard de la Croix-Rousse et vous avez LE quartier où il fait bon vivre….Enfin, du célèbre « gros caillou », depuis l’esplanade aménagée il y a une dizaine d’années, vous bénéficiez d’une vue panoramique incroyable qui va jusqu’aux Alpes par temps dégagé...
C’est un quartier prisé par tous, d’où une offre immobilière très réduite et sur des niveaux de prix qui, jusqu’à l’encadrement des loyers, restaient très élevés.
Quant aux Pentes (le 1er arrondissement qui court depuis les bords du plateau jusqu’à la place des Terreaux)), elles font « peau neuve » avec de nombreuses opérations de réhabilitation déjà opérées ou en cours sur des immeubles presqu’exclusivement anciens, la plupart du temps sans façade d’intérêt architectural majeur (les éléments patrimoniaux « remarquables » se nichent le plus souvent dans les parties communes, cours intérieures et « traboules »…). Sur ce secteur, les biens se raréfient avec des prix qui ont « grimpé en flèche » depuis le début de la crise sanitaire, à la faveur de l’arrivée de nouveaux investisseurs.
Mais gare….le 1er arrondissement est à déconseiller à tous les automobilistes car il est de plus en plus difficile d’y circuler et quasiment impossible d’y stationner ; à privilégier uniquement si vous n’avez pas de véhicule et que vous vous sentez une « âme de montagnard » car monter et descendre est un exercice quotidien parfois ardu ! le 1er arrondissement se termine cependant « à plat » autour de la place des Terreaux réaménagée dans les années 90 (avec un « déplacement » de la fameuse fontaine BARTHOLDI sur le côté nord) bordée par l’Hôtel de Ville de Lyon et le musée des Beaux-Arts .
Le 2ème arrondissement : le quartier où il « faut être et être vu » ?
Déambulons maintenant de l’Eglise Saint-Nizier jusqu’au quartier d’Ainay (juste avant la gare de PERRACHE ) : nous sommes dans ce qui est considéré comme le « centre-ville » de Lyon avec ses beaux immeubles anciens, ses rues piétonnes commerçantes (la fameuse « rue de la Ré » et la rue Victor Hugo), ses places dont la plus grande est la place Bellecour …Puis continuons vers le sud avec le quartier « confidentiel » d’Ainay, bastion de la bourgeoisie Lyonnaise , avec ses antiquaires, ses galeries de peintures, ses immeubles de très belle facture, et qui reste relativement préservé de l’agitation permanente des rues plus commerçantes.
Passons maintenant la gare de PERRACHE, pour descendre le long du Cours Charlemagne jusqu’au musée des Confluences. Ce secteur, un des plus tristes de Lyon il y a encore une quinzaine d’années du fait de la présence du MIN, « petit RUNGIS » lyonnais, est indubitablement celui qui a connu le plus profond bouleversement avec le déménagement de ce marché à l’Est de Lyon et des dizaines d’hectares ainsi libérés. En 15 ans est sorti de terre un quartier totalement nouveau, avec l’aménagement d’une enclave fluviale de la Saône en son sein (d’où vous pouvez voyager en « Vaporetto ») bordée par le nouvel Hôtel de région, un centre commercial et un nouveau quartier d’habitat collectif qui est un « melting- pot » architectural ; peu d’offres immobilières sur ce nouveau quartier très prisé qui « tire vers le haut » les biens situés en périphérie immédiate tant au niveau des prix que des efforts de réhabilitation notables entrepris sur le bâti existant.
A l’approche de la Confluence, on trouve de nombreuses entreprises du tertiaire (dont le bâtiment vert crû d’Euronews…) autour des anciens entrepôts de la Sucrière, désormais voués pour partie à des expositions. L’aménagement des berges de la Sâone rive gauche, donne à ce quartier une apparence de « docks » et en fait un des quartiers les plus branchés de Lyon.
5ème arrondissement : arrondissement « vert »…
Passons sur la rive droite de la Saône au niveau du 5ème arrondissement qui s’étale des frontières de Sainte-Foy-lès-Lyon jusqu’à l’A6. C’est sans doute l’arrondissement le plus hétéroclite de Lyon au niveau urbanistique, avec ses anciennes institutions religieuses, son hôpital reconverti en logements de standing, ses ensembles des années 60/70, ses demeures bourgeoises avec parc, mais également son bâti ancien classé au patrimoine mondial de l’UNESCO autour de Saint-Georges et de la cathédrale Saint-Jean, la basilique de Fourvière et son esplanade d’où vous pouvez embrasser d’un regard la quasi-totalité de Lyon, l’amphithéâtre romain du même nom…
C’est incontestablement l’arrondissement le plus « vert » de Lyon avec de nombreux parcs et îlots végétaux conservés et celui qui a connu le moins de bouleversements sur les 20 dernières années. C’est également le seul qui ne bénéficie par d’une desserte par le métro, ce qui explique que les prix de l’immobilier y restent relativement plus modérés…
Le quartier du Point du Jour, le seul qui dispose d’une réelle vie commerçante avec un esprit « village » est l'un des plus prisés de l’arrondissement.
Le 9ème : l’arrondissement « éclaté »….
Terminons notre « revue » des arrondissements de Lyon par le 9ème, quartier peut-être le plus disparate de Lyon , avec un centre « ancien » autour de Valmy et Vaise, terminus de la ligne D du métro, et qui a fait l’objet de nombreuses rénovations (construction d’immeubles collectifs et résidences étudiantes), et réhabilitations (sur le bâti ancien), avec un « pôle formation » renforcé atour de Gorge de Loup (autre station de la ligne D du métro).
Le plateau de la Duchère, jadis essentiellement dédié à des grands ensembles d’habitat social a connu une opération de rénovation d’envergure majeure sur les 15 derniers années, avec la destruction de « barres d’immeubles » qui ont laissé place à de nombreux îlots d’habitat collectif à « taille humaine », favorisant ainsi une plus grande mixité sociale.
En partant vers l’île Barbe, et avec le déménagement d’entreprises telles que les Messageries Lyonnaises de Presse ou la fermeture de grande usines dans les années 70, de vastes tènements ont été libérés, permettant l’émergence d’un quartier totalement nouveau, mix d’habitat collectif et d’entreprises : siège d’APICIL, pôle d’entreprises liées aux NTIC dont CEGID…
Pour conclure, dirigeons nous vers le quartier de Saint-Rambert au nord …il est composé :
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d’une partie basse face à l’île Barbe avec de petits immeubles anciens en cours de rénovation mais également de belles maisons bourgeoises avec parc (et même d’un petit jardin « secret » mais public que nous vous laissons trouver….),
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d’une partie « haute » , le plateau de Saint-Rambert, non desservi par le métro d’où son attractivité moindre pour des actifs, avec une majorité d’immeubles des années 60 à 90.